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[Tribune] Quand les technologies et les méthodes des GAFA permettent aux retailers d'accélérer leur mutation

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[Tribune] Quand les technologies et les méthodes des GAFA permettent aux retailers d'accélérer leur mutation

API first, container, cloud, micro-services... Ces technologies enfin à la portée de tous permettent aux acteurs plus modestes de rivaliser avec les géants du Web.

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Hégémonie et sens du partage ne seraient plus deux notions antinomiques? C'est ce que l'on pourrait en déduire si l'on observe le comportement des entreprises de la tech US. Personne ne remettra en cause le fait qu'elles soient hégémoniques, où en tout cas qu'elles fassent tout leur possible pour être seules sur leur secteur. Il suffit de regarder l'agressivité avec laquelle elles attaquent et déstabilisent les business de l'ancien monde pour s'en rendre compte. Mais elles sont aussi incontestablement partageuses. En mettant leurs avancées technologiques propres à la portée de tous, en ouvrant avec une transparence certaine leurs méthodes à la communauté des développeurs, elles participent activement à la transformation permanente du secteur. Avec AWS et tout son corolaire d'innovations, Amazon en est le parfait exemple.

Ces technologies sont venues répondre aux nouveaux besoins business des entreprises, de la petite start-up aux géants comme Google. Quelle que soit leur taille, ces structures ont besoin de créativité, de scalabilité, de rapidité et bien sûr de fiabilité. Pour répondre à ces impératifs, une quantité incroyable de solutions sont apparues, et certaines sont en passe de devenir des standards. Mais la nouveauté est à observer dans les territoires nouveaux, qui s'emparent de ces technologies pour se battre enfin à armes égales avec les géants du Web. En tête de liste, les entreprises du retail américain, frappées par une crise sans précédent, qui adoptent ces innovations à un moment où elles reconsidèrent de façon globale la place des technologies dans leurs business.

Walmart : accélérer avec OneOps

Face à un Amazon qui fait évoluer ses plateformes 50 millions de fois par an, Walmart n'avait d'autre choix que de s'adapter ou mourir. L'enseigne a choisi d'investir des milliards pour se transformer. Conscient que le simple rachat d'acteurs de l'e-commerce ne suffisait pas, la compagnie a engagé des chantiers considérables pour transformer son IT en misant notamment sur les méthodes de son compétiteur. En 2013, cette mutation portée par Walmart Lab a amené le distributeur à investir dans la société OneOps, spécialiste du déploiement et de la gestion des applications dans le cloud, qui a la lourde mission de faire tourner les sites et applications de commerce électronique du distributeur.

Cette année, Walmart a annoncé la sortie de OneOps en tant que projet open source sous Apache 2.0, l'ouvrant ainsi à la communauté des développeurs. Comme Amazon l'a fait il y a quelques années, Walmart entend bien profiter de la puissance de traction de la communauté open-source pour faire évoluer OneOps, tout en continuant à l'exploiter au quotidien pour ses propres besoins, en augmentation constante.

WalGreens : cap sur les API

La vénérable chaîne de pharmacie américaine Walgreens établie en 1901 et présente sur l'ensemble du territoire américain offre depuis peut l'accès à ses données comme le ferait n'importe quel start-up: avec des API. L'enseigne résume d'ailleurs cette stratégie ainsi "putting an API around the stores", mettre des API autour du magasin. L'entreprise proposent ainsi une série d'API, dont "Photo Prints", qui permet, par exemple, aux concepteurs d'applications mobiles d'inclure la possibilité pour leurs utilisateurs d'imprimer leurs photos dans l'un des 8000 magasins du réseau. Ou encore l'API "Balance Rewards", une sorte de programme bien-être intégrable, par exemple, dans une app mobile de sport et permettant aux utilisateurs de gagner des points utilisable dans les Walgreens.

Résultat: plus de 120 applications ont déjà intégré leurs données en septembre 2017. PICLIF, Heart Partne, JPEG Labs, UnfoldPrints, FloomIt, Lifesum, MedM Health Cloud, myEmerg, la liste est longue. L'enseigne intègre ainsi les services liés à son réseau physique dans la vie numérique de ses clients en valorisant son énorme avantage concurrentiel: l'hyper-proximité, puisque les pharmacies sont à 5 minutes de 76% de la population américaine.

Zalando : microservices, maxi-résultats

En 2014, le leader européen de la mode en ligne utilisait un "monolithe" pour faire tourner son site e-commerce, dont le code était devenu, avec le temps, anarchique, accumulant les dépendances et des problèmes de coordination qui, au final, ralentissaient terriblement les cycles de développement. Plus la taille de l'équipe grandissait, plus le nombre de bugs augmentait, et les technologies "dépassées" signifiaient que le recrutement devenait franchement compliqué. La solution qu'a retenu Zalando est fondée sur une idée simple: pour éviter les problèmes des gros projets, il suffit de n'en avoir que des petits.

En 2015, l'entreprise s'est donc tournée vers la technologie microservicielle, utilisée depuis plusieurs années par Amazon. Elle a découpé son monolithe en 200 "petites applications" capables d'évoluer indépendamment les unes des autres. Au-delà de la technique, Le bénéfice pour le métier est considérable: si tout le système d'information est structuré en services, il est facile d'expérimenter un nouveau projet en s'appuyant sur les données des autres, et il est encore plus facile de le décommissionner, car c'est l'ensemble du projet qui sera supprimé. Cette initiative a totalement révolutionné la perception que les développeurs avaient de l'enseigne, facilitant ainsi le recrutement de nouveaux talents.

L'expert

Henri Danzin, 43 ans, est diplômé de l'École nationale supérieure des arts décoratif (Paris). Après une première expérience professionnelle en 2000 dans le monde des start-up, il entame une carrière en agence de design puis de communication comme directeur artistique, ou il travaillera pendant 4 ans pour des marques des secteurs de la cosmétique, des nouvelles technologies, des loisirs et de la grande distribution. En 2006, Il décide de lancer avec Olivier Nachba l'agence de marketing technologique Oyez! qui accompagne notamment, depuis 6 ans, les marques et distributeurs dans la transformation de leurs modèles de commerce.



 
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