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DossierSmart city, e-administration: vers un nouveau dialogue

Publié par Stéphanie Marius le

2 - [Interview] "Il est beaucoup plus compliqué de modéliser les attentes des citoyens que des comportements clients classiques"

Jacques Priol, spécialiste de la donnée publique et de la smart city, président de Civiteo, revient sur la gestion des données générées par les nouvelles interactions entre les citoyens et l'administration.

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Pensez-vous que la smart city permette un rapport plus personnalisé entre la ville et le citoyen?

C'est l'un de ses objectifs, et en même temps une grande difficulté. La "ville intelligente" est conçue pour offrir le meilleur service, aux meilleures conditions, à l'ensemble des usagers de la ville. C'est-à-dire les habitants, les consommateurs de service, les citoyens ou encore les contribuables que nous sommes tous. L'utilisation de nombreuses sources de données vise à rendre un service optimal, donc personnalisé puisque adapté aux besoins de chacun. C'est le cas des dispositifs de plus en plus intégrés et data driven qui voient le jour en matière de mobilité.

Comment passer d'une gestion collective hyper-technique, reposant sur un recueil massif de données à un système qui associe le citoyen aux décisions?

Il est beaucoup plus compliqué de modéliser la gestion urbaine, et les attentes des citoyens, que des comportements clients classiques. De ce point de vue, la ville intelligente ressemble plus à l'industrie 4.0 qu'au commerce en ligne. Avec en plus une exigence démocratique: les citoyens souhaitent être associés aux décisions et pouvoir contrôler les choix faits par leurs élus. Pour cela, il est indispensable d'ouvrir des espaces de dialogue et de participation.

Comment gérer les données générées par ces nouvelles interactions?

C'est un vrai débat! Les données utilisées pour gérer une ville sont des données particulières. Il y a d'abord nos données personnelles, soumises au RGPD, mais pas seulement. Plusieurs études le montrent: les Français ont confiance dans la manière dont sont gérées et utilisées leurs données par les services publics, bien plus que par des opérateurs privés et a fortiori des enseignes commerciales. Mais cette confiance est fragile! Le syndrome Big Brother peut surgir à tout moment. Il faut donc des garanties. Par ailleurs, les données utilisées sont aussi des données que la loi qualifie de données d'intérêt général , c'est-à-dire des données que les pouvoirs publics doivent pouvoir maîtriser et protéger.

La tendance à venir, car nous sommes au tout début du déploiement de plateformes de données urbaines, pourrait être que les acteurs publics (les collectivités locales) conservent la responsabilité de l'organisation des données. Des acteurs tiers (associations citoyennes notamment) pourront peut-être jouer un rôle de médiateurs.

* Jacques Priol est l'auteur de "Le big data des territoires: les nouvelles stratégies de la donnée au service de l'intérêt général", qui revient sur les implications sociales de l'e-collectivité.


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Stéphanie Marius

Chef de rubrique

Ancien professeur de lettres modernes, secrétaire de rédaction durant quatre ans et aujourd’hui chef de rubrique pour les sites [...]...

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