Quel rapport les femmes entretiennent-elles avec l'argent ? 11 enseignements.
Le média en ligne ViveS - créé par Bayard pour accompagner les femmes vers l'indépendance économique et financière - vient de publier la 2e édition de son baromètre annuel sur les femmes et l'argent réalisé avec l'IFOP. Résultats.
Je m'abonneViveS, média créé par Bayard pour accompagner les femmes vers l'indépendance économique et financière, révèle son baromètre annuel réalisé par l'IFOP en partenariat avec La Financière de l'Échiquier et Boursorama. Voici 11 enseignements :
Enseignement n°1 : les femmes connaissent leurs finances...
Au même titre que les hommes ! On parle ici des rentrées d'argent chaque mois, du montant des impôts ou encore des dépenses mensuelles. 9 femmes sur 10 consultent leur compte au moins une fois par semaine (vs 86 % des hommes).
Enseignement n°2 : ... mais moins ce qui peut-être placé !
En effet, le montant d'argent disponible à placer fait figure d'exception : elles déclarent le connaître un peu moins que les hommes (75 % vs 81 %). Par ailleurs, Les femmes démontrent une connaissance moins fine que les hommes des produits d'épargne et d'investissement hormis pour l'assurance vie : le PEA, 40 % des femmes voient bien de quoi il s'agit (vs 49 % des hommes), le PER (39 % vs 44 %), une SICAV (25 % vs 35 %). De façon générale, elles possèdent moins de comptes bancaires ou de titres financiers.
"82 % des femmes et 70 % des hommes estiment manquer de connaissance en matière de produits financiers : une nouvelle fois, cette étude met en lumière la nécessité de l'éducation financière. La démocratisation de ce sujet, clé de l'émancipation notamment des femmes, est un sujet de société majeur", déclare dans un communiqué Bettina Ducat, Directrice Générale de La Financière de l'Échiquier, 'une des principales sociétés de gestion entrepreneuriales de France.
Enseignement n°3 : Une même volonté d'épargne chez les hommes et les femmes...
La part de celles et ceux qui épargnent tous les mois une somme fixe est identique (31 % vs 29 % des hommes)
Enseignement n°4 : ... mais les femmes semblent être moins en capacité de le faire
Les femmes sont plus nombreuses à épargner de manière irrégulière, c'est-à-dire seulement lorsqu'elles en ont les moyens (46 % vs 41 % des hommes).
Enseignement n°5 : L'épargne retraite, un réflexe qui reste à adopter !
Seules 33 % des femmes épargnent en vue de leur retraite, les hommes ne faisant guère mieux puisqu'ils sont 35 % à le faire. Sur les 67 % de femmes qui n'épargnent pas pour leur retraite, 29 % ne le font pas par manque de moyens (vs 21 %).
Enseignement n°6 : Les femmes investissent moins
85 % n'investissent pas en Bourse (vs 68 % des hommes) et 82 % ne possèdent ou pas ou n'envisagent pas d'investir dans des investissements socialement responsables - ce qu'elles justifient par des revenus insuffisants pour le faire, ou par un manque de connaissances.
Enseignement n°7 : Des femmes plus craintives à prendre des risques avec leur argent
L'argent pour les femmes représente avant tout « une nécessité pour pouvoir vivre » (88 % vs 80 % des hommes) et « la liberté de réaliser ses projets » (76 % vs 67 %). Les femmes se montrent ainsi plus craintives et déclarent ne pas vouloir prendre de risques avec leur argent (95 % vs 82 %). Une posture qui est à mettre en rapport avec leur éducation financière, où plus de la moitié déclare avoir été particulièrement sensibilisée sur le prix des choses, sur les dépenses et l'importance de faire des économies (54 % vs 46 %).
"Chacun doit pouvoir comprendre comment agir sur son argent de façon autonome en fonction de ses besoins et de ses attentes. Nous sommes persuadés, chez Boursorama que nous avons un rôle important à jouer en matière de pédagogie et d'accompagnement. C'est pourquoi nous offrons à nos clients toute l'information, les conseils et les outils utiles pour prendre des décisions libres et éclairées concernant leur argent. Cette connaissance est essentielle pour briser les tabous qui entourent encore le sujet de l'argent", explique Caroline Zanaret-Giros, Directrice Générale adjointe de Boursorama dans un communiqué.
Enseignement n°8 : Le challenge de réussir à parler d'argent en milieu professionnel pour les femmes
Si les femmes interrogées déclarent parler sans tabou d'argent avec leur conjoint, cela ne vaut pas au travail : elles se révèlent moins à l'aise que les hommes dans la plupart des situations ayant un impact sur leur salaire : obtenir une promotion (62 % sont à l'aise vs 70 % des hommes), demander une augmentation (44 % vs 57 %), négocier son salaire pendant un entretien d'embauche (41 % vs 58 %) ou encore créer son entreprise (27 % vs 35 %).
Enseignement n°9 : Des revenus encore souvent inférieurs au sein du couple pour les femmes
Dans 66 % des couples, les hommes gagnent davantage. La gêne et les tensions que pourrait occasionner cette situation varient selon les générations : il est ressenti par 40 % des femmes en couple de 25-34 ans qui sont concernées vs 7 % des 50-64 ans.
Enseignement n°10 : Des jeunes qui prônent l'équité concernant les dépenses...
En effet, les plus jeunes prônent le partage 50/50 et la contribution proportionnelle en fonction du salaire. À noter toutefois, que l'organisation la plus déclarée par les femmes en couple sur cette étude pour dépenser reste le "100 % dans un compte commun pour toutes les opérations".
Enseignement n°11 : D'autant qu'elles restent fortement genrées !
Les femmes déclarent davantage s'occuper des dépenses courantes (57 % vs 33 %), tandis que les hommes montrent plus d'appétence pour des dépenses plus conséquentes ou qui concernent une forte somme d'argent - les placements financiers ou d'épargne (54 % des hommes vs 37 % des femmes), les gros achats d'équipement (voiture, ameublement) (37 % vs 24 %), les achats ou les décisions relatives à l'immobilier (35 % vs 23 %).
Enfin, Sibylle Le Maire, Directrice Exécutive du groupe Bayard, membre et fondatrice de ViveS conclut : "Le tabou de l'argent a un prix pour les Français, et pour les Françaises en particulier. Les femmes se font davantage avoir en matière de salaires, de retraite, d'accès à l'investissement et à la constitution d'un patrimoine. Ceci conduit au paradoxe que le pays avec la protection sociale la plus élevée est aussi celui où l'épargne des ménages est majoritairement investie sans risque, à rentabilité très faible. Nombreux sont ceux qui peuvent changer la donne : école, entreprises, médias et institutions financières !".