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« Les entreprises doivent connaître la santé financière de leurs partenaires »

Publié par Véronique Meot le - mis à jour à
« Les entreprises doivent connaître la santé financière de leurs partenaires »

Sébastien Bouchindhomme, délégué général de la FIGEC (Fédération nationale de l'information d'entreprise, de la gestion de créances et de l'enquête civile), revient sur la gestion du poste clients - et fournisseurs - dans un contexte économique au bord de la récession.

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Que représente le risque client en France et quel est le rôle des sociétés membres de la FIGEC ?

Le crédit interentreprises, celui que les entreprises s'accordent entre elles par le biais des délais de paiement, représente environ 792 Mds d'euros selon les chiffres de la Banque de France, soit un tiers du PIB. Les sociétés membres de notre fédération professionnelle collectent, analysent et fiabilisent des données sur le monde économique afin de délivrer des solutions à valeur ajoutée permettant aux entreprises de prendre des décisions éclairées sur ce sujet. En France, environ 56 Mds d'euros de créances ne sont pas recouvrés chaque année, la maîtrise du risque client reste une question épineuse.

Il existe aussi le risque fournisseur ! Les entreprises doivent connaître la santé financière de tous leurs partenaires, car les enjeux sont multiples (sécuriser leur chiffre d'affaires, optimiser leur besoin en fonds de roulement, accélérer les rentrées de cash et finalement booster la croissance de l'entreprise).

Nos sociétés d'information d'entreprise, de médiation financière, de gestion de créance et d'enquête civile - une centaine - endossent le rôle de vigies, elles permettent de réduire les délais de paiement et de diminuer les défaillances. Spécialistes du recouvrement amiable de créances, nos sociétés mettent en place des solutions adaptées à chaque débiteur (échéancier...) afin d'éviter le contentieux, après avoir fait appel à des sociétés d'enquête civile qui retrouvent les débiteurs (ou les ayants droit).

Quel est le niveau actuel des défaillances en France et à quoi faut-il s'attendre ?

En moyenne, on compte entre 45 000 et 55 000 défaillances par an en France. Fin 2019, 53 000 défaillances ont été enregistrées. Les aides de l'État, pendant la crise sanitaire, ont contribué à stabiliser l'activité économique. Ainsi, 33 000 défaillances ont été enregistrées en 2020, 28 500 en 2021. En 2022 la situation recouvre une certaine normalité avec environ 40 000 défaillances. Nous ignorons encore les effets des dernières crises (guerre en Ukraine, hausse des coûts de l'énergie, difficulté d'approvisionnement). Dans le contexte actuel, le risque de récession est réel. Nos membres ont un rôle à jouer en anticipant les difficultés financières et en délivrant une information fraîche aux entreprises afin qu'elles puissent piloter leurs portefeuilles clients et fournisseurs.

Comment gérer le poste client tout en préservant la relation ?

Il faut anticiper les délais de paiement, ne pas attendre plusieurs mois pour gérer les relances B2B, mais plutôt traiter la question du recouvrement en amont en établissant des process, en partenariat avec nos sociétés.

Externaliser la démarche auprès de nos entreprises permet davantage de neutralité et donc de préserver la relation client. Celles-ci travaillent au « success fees », elles ne se rémunèrent que lorsque la créance est recouvrée.

Enfin, les entreprises doivent également prêter attention à leur patrimoine immatériel (data, RSE, cybersécurité, géostratégie, santé des collaborateurs...) et des risques qui y sont associés. Investir dans une information fraîche permet de percevoir les signaux faibles, parfois - souvent ! - révélateurs de difficultés à venir.



 
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