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Les télécoms entre déréglementation et confusion

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Le rapport 2000-2001 de NUS confirme la tendance à la baisse des tarifs constatée depuis deux ans dans les pays industrialisés. Mais les écarts demeurent imposants et les repères sont de plus en plus difficiles à établir.

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Dans tous les pays approchés, NUS a constaté une baisse des tarifs dans au moins l'un des quatre segments classiquement identifiés sur le marché des télécommunications : appels locaux, appels nationaux, appels internationaux et abonnements. Mais la similitude s'arrête ici. Car, ce que constate l'étude, ce sont avant tout des variables sensibles : les prix variant en effet de 1 à 10 selon les pratiques locales. Ces écarts trouvent leur explication dans les spécificités des marchés nationaux et dans les degrés de libéralisation. 13 des 14 pays étudiés étant en situation partielle ou totale de déréglementation. « La déréglementation ne peut être synonyme à elle seule d'une baisse des prix car il est possible qu'elle se traduise par une disparition des "petits" au travers de la guerre des prix. Le phénomène est bien connu et peut avoir des impacts négatifs sur les consommateurs. Déréglementation est potentiellement synonyme de confusion, ce qui génère parfois un réflexe d'attentisme chez l'utilisateur final », déclare Jacques Claudel, directeur général de NUS France. En fait, la tendance la plus manifeste qui pourrait s'installer dans les mois qui viennent pourrait bien s'identifier à un mouvement de diversification. La guerre des prix engendre nécessairement une baisse des marges pour les opérateurs. D'où la tentation pour ces derniers d'orienter leurs efforts vers des services globaux comprenant le transfert de la voix, mais aussi des données, les accès internet, les outils spécifiques au commerce électronique.

Appels locaux


Les communications locales restent de manière assez générale l'apanage des opérateurs historiques. Ce sont les entreprises françaises, et de loin, qui subissent la plus forte hausse en matière de communications locales : 40,5 % d'augmentation. Loin devant leurs homologues néerlandaises, qui, avec une hausse de 34,5 %, sont en deuxième position dans le barème de la pénalisation sur le local. Dans l'absolu, la France est, juste derrière la Belgique, le pays où les communications locales s'avèrent les plus chères, avec une moyenne de 87 centimes pour une durée de trois minutes (100 centimes en Belgique). De manière générale, 6 des 15 pays étudiés connaissent des baisses et 6 autres des hausses. En Espagne, qui connaît la plus forte diminution des prix (- 17,8 %), les tarifs sont deux fois moindres qu'en France. Appels nationaux Situation également très contrastée en ce qui concerne le prix des communications nationales. NUS constate une baisse dans neuf pays et une hausse dans quatre autres. Avec une véritable chute des tarifs en Belgique, où le jeu de la concurrence a entraîné une baisse de 55,9 %. La diminution des tarifs est assez générale à l'Europe, où un seul pays, la Finlande, accuse une augmentation. Le pays le plus cher est l'Australie, où les appels nationaux sont facturés 2,97 francs pour trois minutes de communication. Le moins cher : la Suède, avec une moyenne à 0,52 centime pour trois minutes.

Appels internationaux


Le fort mouvement à la chute amorcé en 1999 se confirme nettement en 2000, avec une baisse moyenne de 23 %, pouvant atteindre les 60 % en Belgique. Cette tendance est générale à tous les pays étudiés par NUS, exception faite des Etats-Unis, où les prix ont augmenté de 6,8 %. Le fait est intéressant dans la mesure où c'est Outre-Atlantique que s'est impulsé il y a dix-sept ans le mouvement mondial de libéralisation des télécoms. Aujourd'hui, les Etats-Unis restent parmi les pays les plus chers du monde en matière de télécommunications. L'administration Bush a déjà fait savoir qu'elle allait oeuvrer à la levée des obstacles susceptibles de freiner le jeu d'une totale déréglementation.

Abonnements


Les prix des abonnements traduisent une baisse assez générale dans un marché des communications à la baisse. Ce sont d'ailleurs les pays où les tarifs sur le local ou le national sont les plus faibles, comme la Suède et le Danemark, que les prix des abonnements sont les plus élevés. Les abonnements sont facturés à hauteurs très variables, de 1 en Finlande à 8 en Suède. La France se trouve dans la moyenne.

NUS


NUS (National Utility Service) est une société internationale de conseil aux entreprises, spécialisée dans les solutions en achat d'énergie et de télécommunications. Depuis 1933, NUS met en oeuvre des outils d'analyse pour offrir à ses clients un contrôle de leurs factures. Présente dans 15 pays, la société compte partout dans le monde plus de 30 000 firmes au nombre de ses clients. NUS France emploie 120 personnes et recense 5 500 clients, dont un tiers des plus grandes entreprises présentes dans l'Hexagone.

Méthodologie


L'étude annuelle de NUS est basée sur une analyse détaillée des factures payées par ses clients dans 14 pays industrialisés : Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Suède. Les prix tiennent compte des réductions applicables mais n'incluent pas les taxes. Lorsque le prix varie en fonction de l'heure d'appel, une moyenne des tarifs applicables a été établie. De plus, lorsque plusieurs opérateurs fournissent le service en question, une moyenne non pondérée des prix disponibles a été utilisée comme base de comparaison.

 
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Muriel Jaouën

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