Avancées positives
“Faire carrière dans les centres d'appels”. Voilà une proposition qui
paraissait, il y a encore peu, étrange, incongrue ou, en tout cas, relativement
irréaliste. Dire qu'aujourd'hui, les choses ont fondamentalement changé et que
les candidats se précipitent en masse vers la relation client à distance, avec
l'idée préconçue de gravir les échelons et d'y réussir la carrière la plus
étincelante possible, serait peut-être tout aussi irréaliste. Néanmoins, les
choses changent. Lentement (trop, pour beaucoup d'acteurs), mais sûrement.
Entre le visage que présentait ce métier il y a une petite dizaine d'années et
celui d'aujourd'hui, l'objectivité force à constater que nombre de progrès
conséquents ont été effectués. Même si - et cela reste toujours l'un des grands
chantiers en cours - son traitement médiatique grand public reste
essentiellement tourné vers des aspects négatifs et non sur les preuves,
réelles, de son utilité économique et sociale. C'est bien connu, “on ne parle
pas des trains qui arrivent à l'heure”. Certes, les organisations
traditionnelles des centres d'appels ne favorisent pas d'emblée les évolutions
de carrière. Quelle que soit leur forme ou leur appellation, pyramidale ou
plate, les organigrammes n'offrent, mathématiquement, qu'un nombre limité de
postes hiérarchiquement élevés. Mais ce n'est pas, et loin de là, l'apanage des
centres de contacts. Au-delà de l'aspect purement quantitatif, qui peut
néanmoins être favorisé par l'évolution même du marché, c'est bien sur le plan
qualitatif que s'effectuent les principaux progrès. Entraînant, par
conséquence, une amélioration de la perception, au moins en interne. La
création puis le développement au fil des années, et en particulier chez les
outsourceurs, de véritables directions des ressources humaines avec de réelles
prérogatives est un facteur à la fois symbolique et explicatif. Symbolique de
l'importance primordiale de l'humain et explicatif des avancées réalisées en
termes de définition des compétences, méthodes et plans de formation, de
motivation, etc. Le tout étant à inscrire dans le contexte de sensibilisation
de la part des associations professionnelles, au premier rang desquelles il
faut rendre hommage à l'AFRC. Et si les technologies ne cessent de modifier,
plus ou moins en profondeur, la pratique du métier, elles ont également la
vertu d'offrir en permanence de nouvelles possibilités d'évolution,
d'enrichissement, d'ouverture… Des avancées positives et attendues. Sans qu'il
soit pour autant question de hiérarchie.