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LE MAGHREB PROTESTE CONTRE LES PROPOSITIONS WAUQUIEZ

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Le gouvernement français entend sanctionner la délocalisation des centres de contacts. Deux organisations représentatives, au Maghreb, ont réagi à ce projet.

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@ JULIEN TROMEUR/FOTOLIA/LD

En juillet dernier, peu après l'annonce de la restructuration de Teleperformance France, Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi, annonçait des mesures antidélocalisation afin de protéger les quelque 250 000 emplois des centres de contacts de l'Hexagone. Parmi ses préconisations, figurent la taxation des appels délocalisés en off-shore, la mise en place d'un code de bonne conduite incitant les donneurs d'ordres publics à travailler avec des centres français, un dispositif d'incitation à la relocalisation et la publication d'une «black list» d'entreprises faisant appel à l'off-shore. Des propositions qui ont suscité l'inquiétude de l'AMRC (Association marocaine de la relation client) et de son homologue tunisienne, la Carec (Chambre syndicale nationale des centres d'appels et de la relation client de Tunisie). L'AMRC, qui regroupe 16 acteurs majeurs de la relation client au Maroc, employant 20 000 salariés, rappelle que le secteur de la relation client, en France, serait encore créateur net d'emplois: il aurait généré 10 000 créations en France en 2009, pour 8 000 à l'off-shore, dont moins de 5 000 au Maroc. « La forte croissance de ce secteur au Maroc est plus portée par le phénomène mondial d'externalisation des métiers de services que par la délocalisation des centres français, dont le poids est mineur », a argumenté Youssef Chraibi, président de l'AMRC. Selon lui, ce phénomène d'externalisation répond à une pression des consommateurs, exigeant un service de qualité au meilleur prix. « De nombreuses entreprises gèrent encore des appels en interne. Elles choisissent, en fonction de leur budget et de la complexité des opérations, de les traiter en France ou à l'offshore », a-t-il ajouté. Même raisonnement pour Alain Guettaf, vice-président de la Carec, qui regroupe 80 % des positions tunisiennes. Pour lui, la mise en oeuvre d'activités à l'étranger se caractérise par une structure de coûts dans laquelle l'humain tient une place importante: « Ces métiers s'externalisent donc logiquement vers des pays où les coûts salariaux sont moins élevés. » La Carec souhaite profiter de cette situation pour mettre en place une action concertée: « Nous nous rapprochons actuellement des autres organisations professionnelles des rives sud de la Méditerranée pour proposer une réflexion conjointe sur les réalités du secteur. »

Le gouvernement français compte organiser des assises à la rentrée, qui déboucheront sur un arrêté à l'automne. L'objectif est de contraindre les donneurs d'ordres à faire preuve de transparence sur leurs implantations.

 
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ASTRID DE MONTBEILLARD

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