Effet "volume" sur l'Intérim
Les sociétés de travail temporaire ont directement ressenti le passage aux 35 heures, devant répondre à une forte demande des entreprises. Mais l'effet semble aujourd'hui retombé.
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Le passage aux 35 heures a-t-il eu des effets directs sur l'activité des
sociétés positionnées sur la gestion des ressources humaines, notamment le
recrutement ? « Nous sommes en première ligne dans la mesure où nous approchons
de près l'organisation même du travail dans des entreprises, ainsi que les
différentes conventions collectives », rappelle Pascal Saget, directeur du
développement de Call Intérim, entreprise spécialisée dans le recrutement des
personnes en travail temporaire sur les centres d'appels. Pour les sociétés
d'intérim, l'effet "volume" est indéniable : les plateaux ayant "basculé" ont a
priori besoin d'effectifs supplémentaires. Notamment de contrats à temps
partiel pour répondre aux aménagements parfois complexes imputables à
l'annualisation du temps de travail. « Le passage aux 35 heures a été
générateur de désorganisation. Il a fallu boucher les trous. La demande des
entreprises a facilement augmenté de 10 à 20 %. Ce, toute l'année dernière et
jusqu'aux premiers mois de 2001 », précise Franck Teboul, directeur de la
division tertiaire high-tech de Randstad Intérim. Bref, du nanan pour les
sociétés d'intérim. Même si cette inflation s'est sensiblement infléchie cet
été, où de nombreux centres ont dû imposer des vacances, voire des fermetures
ponctuelles pour lisser la production horaire. Mais l'effet 35 heures s'arrête,
semble-t-il, au quantitatif. « La Loi Aubry n'a rien changé quant à la demande
même des entreprises ou au profil des collaborateurs recherchés », précise
Pascal Saget. Côté formation, il ne semble pas que la donne ait changé chez les
prestataires de services. Assez paradoxalement d'ailleurs, tant il est vrai que
l'on attendait aussi, logiquement, un effet volume. « Il est fort possible que
les entreprises aient eu tellement de mal à absorber les 35 heures cette
première année qu'elles n'aient pas souhaité voir leurs troupes partir en
formation », remarque Philippe Gaillard, P-dg de Supporter, dont le chiffre
d'affaire sur l'activité formation n'a pas évolué en 2001. Quant au contenu
même des modules achetés, la tendance la plus saillante imputable au passage
aux 35 heures est dans une demande sur des formations à la polyvalence. Une
manière pour les employeurs de lisser la perte en effectifs/horaires.