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Cegetel Service accueille des malvoyants

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Suite à un accord d'entreprise pour l'accueil de personnes handicapées, le service clients SFR de Lyon s'associe à un établissement scolaire spécialisé pour former et intégrer de jeunes déficients visuels à ses équipes de conseillers de clientèle.

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Le 14 juillet 2002, le président de la République, Jacques Chirac, évoquait les grands travaux « qui ne sont pas de pierre » de son quinquennat. Notamment celui concernant les « handicapés qui, en France, n'ont pas encore trouvé leur place convenablement, de façon digne », précisait-il. L'un des maîtres d'oeuvre de ce nouveau chantier s'appelle... Cegetel. En novembre 2002, l'entreprise a signé un accord avec les partenaires sociaux pour l'insertion de personnes handicapées. « Nous avons la volonté d'embaucher des salariés handicapés dans une logique de formation et d'accompagnement », précise Gérard Taponin, directeur du droit social et des relations paritaires chez Cegetel. Ce qui, pour 2003, année européenne du handicap, représente 6 % du flux d'embauche du groupe de télécommunications. Soit une cinquantaine de personnes. A la fin de l'année, la filiale de Vivendi compte dépasser la barre des 1 % de sa masse salariale consacrés aux personnes handicapées.

« 15 personnes très intéressées »


L'accord concerne tout particulièrement les cinq centres d'appels de Cegetel Service (3 200 salariés) en charge de la relation client de SFR. Au rang desquels, le site de Lyon comptant 650 personnes. La plate-forme téléphonique lyonnaise a développé, en partenariat avec l'Académie de Lyon, un projet commun de formation avec un Etablissement Régional d'Enseignement Adapté pour Déficients Visuels (EREADV), à Villeurbanne. Dans le jargon de l'Education Nationale, cette formation porte le nom de FCIL (Formation Complémentaire d'Initiatives Locales). Elle doit recevoir l'approbation du recteur d'Académie. « Nous sommes confiants », déclarait en mars dernier, Gérard Collit, le Principal de l'EREADV. Logiquement, les cours doivent débuter à la fin du mois de septembre. Une douzaine de personnes pourraient suivre la formation au métier de conseiller de clientèle. « Sur 41 élèves contactés, 16 personnes sont intéressées dont 15 très intéressées », indique Marc Roméas, en charge du recrutement des futurs conseillers de clientèle au sein de l'établissement spécialisé. Et ce, avant même d'avoir envoyé officiellement l'offre d'emploi. Car il s'agit bien d'une proposition de travail. L'alternance entre les cours théoriques et la pratique en entreprise doit aboutir sur une promesse d'embauche. A l'issue de leur apprentissage, les stagiaires recevront un certificat académique validant leurs nouvelles compétences. Durant leur contrat d'alternance, et lors de leur présence en entreprise, ils seront indemnisés par Cegetel. Les modules d'apprentissage sont classiques. Au nécessaire module de relation client (180 h), viennent se greffer ceux des technologies de l'information et de la communication (100 h), de la communication écrite (90 h), de l'environnement économique de l'entreprise (40 h) et de l'anglais (40 h). En tout, 450 heures de cours associées aux 17 semaines passées chez Cegetel Service. Un passage qui implique d'adapter les postes de travail. Les outils spécialisés existent sur le marché mais ils représentent un investissement de taille. Un coût qui pourrait être en partie financé par l'Agefiph, le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées. Sans compter, éventuellement, des aides prévues dans le cadre des formations par alternance (voir encadrés). Bien que concernant Cegetel, les jeunes stagiaires sont sous statut scolaire. De son côté, le groupe de télécommunications n'a toujours pas "budgété" le montant de son investissement pour l'aménagement de ses stations de travail. Il pourrait être au minimum de 10 000 € par position.

Des formations, elles aussi, financées


L'Agefiph, le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, propose des aides à la formation en alternance. Les subventions forfaitaires s'appliquent selon la nature du contrat (apprentissage, qualification jeunes, adulte...). Les sommes versées à l'entreprise peuvent aller de 1 525 € à 3 050 € par personne. De plus, les sociétés perçoivent, en cas d'embauche en CDI ou CDD, une aide de 1 600 € par personne. De leur côté, les jeunes en formation reçoivent eux aussi des subventions forfaitaires d'un montant de 1 525 € par contrat d'alternance d'une durée égale ou supérieure à 12 mois. A cela, s'ajoute une prime à l'insertion de 800 € à la signature d'un CDI ou CDD d'au minimum 12 mois. (Plus d'infos sur www.agefiph.asso.fr)

Un matériel onéreux, mais financé


Le matériel adapté aux personnes aveugles ou malvoyantes coûte cher. Selon l'outil (afficheur braille, téléagrandisseur, lecteur d'écran, logiciels spécialisés...), les prix varient de 6 800 € à 18 200 €. Un agrandisseur (hors logiciel) coûte, par exemple, entre 2 200 et 3 900 €. Si ces tarifs peuvent limiter nombre d'employeurs dans leur volonté d'accueillir des personnes handicapées, ils sont largement financés par le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Cette association collecte la contribution des entreprises de plus de 20 salariés qui ne respectent pas la loi du 10 juillet 1987 demandant de consacrer 6 % de sa masse salariale aux personnes handicapées. Ainsi, un plafond de 7 600 € par dossier est alloué aux sociétés devant aménager leurs postes de travail avec du matériel adapté. L'Agefiph peut même, au cas par cas, prendre en charge l'intégralité de l'investissement.

 
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Nicolas Seguin

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