Le Havre : immobilier en reconversion
La cité normande propose un site câblé et climatisé de 4 000 m2 en locaux nus. Mais n'entend pas se lancer à corps perdu dans les centres d'appels.
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Le centre d'appels a décidément bien des vertus. Abordé par les
collectivités locales et les acteurs régionaux comme un important vecteur de
création ex nihilo d'emplois, il apparaît désormais de plus en plus souvent
comme une opportunité de reconversion sociale, économique et immobilière pour
des villes lourdement atteintes par la cessation d'activité d'une entreprise,
voire d'un pan sectoriel entier. C'est aujourd'hui le cas pour Le Havre. Le
port normand cède à son tour aux sirènes du centre d'appels, en abordant le
marché par sa face immobilière. Le comité d'expansion économique de la région
havraise a en effet racheté une surface de 8 000 m2 au groupe Trouvay Cauvin,
grosse entreprise de robinetterie industrielle dont le siège social était
devenu surdimensionné. Le revendeur reprenant en location la moitié de la
surface, la Ville récupère 4 000 m2 répartis sur cinq niveaux, vierges de tout
mobilier et inoccupés. « Cette surface sera dédiée à l'exploitation de centres
d'appels. Il s'agit de locaux entièrement câblés et climatisés, situés dans le
sud de la ville (quartier de l'Eure), à proximité du pôle universitaire »,
décrit Wilfrid Gallais, chargé de mission au sein du Havre Développement, le
comité d'expansion économique, qui mentionne également l'existence d'un
restaurant d'entreprise, de salles de réunion, de salles informatiques et d'un
parking de 250 places. Le Havre (200 000 habitants), qui accuse un taux de
chômage de 13 %, est, selon le chargé de mission, « vierge de centres d'appels
». Si la cité haute-normande fait certes partie de cette poignée de grandes
villes situées dans un périmètre de 200 km autour de Paris qui ne sont pas
encore sérieusement investies par cette activité, elle compte au moins trois
sites : celui de SPB (Société de prévoyance bancaire), de la compagnie maritime
Delmas et de l'outsourcer Nestor et Nelson. Les locaux seront commercialisés
nus, à un tarif avoisinant 90 euros le mètre carré par an. Pas de prix cassés,
donc. La Ville du Havre n'entend pas se jeter à corps perdu dans le call
center. « Notre priorité reste l'accompagnement de l'activité portuaire »,
insiste Wilfrid Gallais. Mi-avril, l'agence de développement laissait entendre
qu'un outsourcer, en lice dans un important appel d'offres, s'était montré
intéressé par le site.