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Jean-Marie Rausch « Les entreprises devront augmenter les salaires de 20 à 25 % pour recruter »

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Trois fois ministre, ancien sénateur, maire de Metz depuis 30 ans, Jean-Marie Rausch s'est très tôt intéressé aux nouvelles technologies de la communication. Aujourd'hui, comme tout élu local, il observe avec attention le marché des centres d'appels. Non sans émettre quelques critiques.

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Depuis quand la ville de Metz s'intéresse-t-elle aux NTIC en général, et aux centres d'appels en particulier ?


Nous nous intéressons aux nouvelles technologies depuis 1973. J'ai pris en main la mairie en 1971. Georges Pompidou voulait supprimer l'ORTF et le faire concurrencer par des télévisions régionales ou locales. Sept réseaux ont alors été mis en place localement. Metz fut l'une des premières villes à bénéficier de cette initiative. Giscard était contre ce projet, mais l'initiative était lancée. En 1979, Metz est devenue la première ville câblée de France grâce à un partenariat avec Philips. Nous avons opté pour le câble afin de diffuser les programmes télé car nous ne sommes pas loin de la Belgique, de l'Allemagne et du Luxembourg. Mais cette technologie de pointe est aujourd'hui parfaitement adaptée pour les centres d'appels. En 1983, je me suis lancé dans un combat pour les technologies nouvelles en améliorant le réseau câblé. Aujourd'hui, toute la ville est raccordée à Internet en haut débit. On peut relayer des émissions de télévision via le Net. C'est une expérience que nous avons réalisée avec Bouygues. Nous prenons des accords avec d'autres villes proches de la frontière afin d'établir des connexions rapides entre nous. On pourra donner à une entreprise allemande, par exemple, des moyens de communication haute vitesse avec sa maison mère en Allemagne au tarif intérieur. Avec le Luxembourg, nous développons un axe européen puisque du Luxembourg, on a accès à Londres, à des tarifs 30 % moins chers que le marché.

Les centres d'appels ont-ils créé beaucoup d'emplois à Metz ?


Ce nouveau métier a créé environ 1 300 emplois sur la ville de Metz. 1 300 créations supplémentaires étant en cours d'étude. Les centres d'appels créent de l'emploi, mais de l'emploi pas du tout rémunérateur. C'est assez contradictoire : ils embauchent à des tarifs très bas et ils demandent des formations élevées et des candidats qui devraient parler couramment au moins deux langues. Avec le temps, la main d'oeuvre disponible étant épuisée, les prochains centres d'appels devront augmenter les salaires de 20 à 25 % pour recruter. La tendance est à des centres d'appels à plus forte valeur ajoutée et donc à des salaires plus élevés.

Le salaire est-il un frein au recrutement ?


Oui, mais pas seulement le salaire. Le manque de formation aussi.

Que proposez-vous pour que les call centers viennent s'installer chez vous ?


Nous leur proposons une aide dans la recherche immobilière. Nous achetons pour eux les bâtiments et nous les leur louons. Nous ne les équipons pas. Nous avons toujours des locaux disponibles. Nous sommes capables de proposer une offre en 24 heures. Toutes les sociétés exploitant des centres d'appels sont les bienvenues. L'avenir est au développement d'Internet, aux transports des données et à tout ce qui tourne autour de la télévision. Et à Metz, nous offrons toutes ces technologies. La fibre optique sera intégrée d'ici peu.

Fournissez-vous une aide pour le recrutement des téléopérateurs ?


Non, c'est aux entreprises de le faire. Mais elles peuvent travailler sur ce dossier avec le comité d'expansion de la Moselle.

 
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Sylvain Ouchikh

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