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Chevènement vote Linkeo

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Le "troisième homme" est le premier candidat à l'Elysée à avoir investi dans un outil d'e-CRM.

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Du centre de contacts comme vecteur d'allégement des dépenses de campagne. C'est du moins ce dont s'est convaincue l'équipe de Jean-Pierre Chevènement, candidat à l'élection présidentielle d'avril-mai prochains. Son QG de campagne, installé dans le Xe arrondissement de Paris, est aujourd'hui doté d'un engin plutôt iconoclaste dans la sphère politique : un outil d'e-CRM, dédié à la gestion des appels téléphoniques, des courriers, des e-mails et des fax. L'idée revient à Sébastien Crozier, ancien patron d'Internet Telecom, qui a pris en charge, à titre bénévole, les aspects technologiques de la campagne de Jean-Pierre Chevènement. Et choisi l'offre Linkeasy de Linkeo. Le site du candidat reçoit, selon le staff de campagne, plusieurs dizaines - et jusqu'à plusieurs centaines de messages par jour. Avec une augmentation volumétrique de 10 à 15 % chaque semaine depuis le mois de septembre 2001. Impossible, à gérer à moins de décupler les effectifs, qui sont déjà chargés de répondre aux appels téléphoniques. Le système intégré est prévu pour une cinquantaine d'utilisateurs, soit une bonne partie du staff de campagne. Outre l'outil d'e-CRM, le QG devait se doter courant janvier d'un SVI (0821 23 60 00), avec système de reroutage et dispositif de gestion externalisée chez Victoria Line. Idéalement, Jean-Pierre Chevènement devra chaque matin enregistrer un message d'une minute et demi, que l'on pourra écouter en tapant 3 ou 4 sur son clavier. Enfin, l'équipe de campagne devait également investir en janvier dans un bouton de web call back. « Nous louons à Linkeo une licence en ASP avec facturation en fonction du volume d'utilisateurs. Au total, cela représentera entre 30 500 et 61 000 euros. Compte tenu des bénéfices en matière de rationalisation des contacts avec les sympathisants, investir dans un outil de ce type nous aura coûté cinq à dix fois moins cher que de ne pas investir », précise Sébastien Crozier, qui évalue une gestion manuelle et le volume de doublons inéluctablement induit entre 230 000 et 460 000 €.

500 contacts par jour fin décembre


« Le dispositif mis en oeuvre est le même que celui choisi par Karavel », précise Jérôme Callec, directeur général de Linkeo. Dès lors qu'une personne appelle le SVI, et si elle n'est pas encore identifiée dans la base, une fiche contact est créée. Selon la nature de la demande, une réponse est envoyée sous forme de courrier, de fax ou de mail. Pour les demandes les plus complexes, l'outil de gestion électronique peut scanner des documents et les envoyer en pièces jointes. Quant aux demandes "basiques" formulées par e-mail sur le site chevènement2002.net, elles déclencheront l'outil d'e-mailing automatisé. Fin décembre, Linkeasy gérait environ 500 contacts par jour. « C'est une pure logique de CRM », note Sébastien Crozier. A un détail près peut-être, d'ordre lexical : « On préfère parler de base de données "contact" que de BDD "client"», précise le responsable nouvelles technologies. De même que, dans la customisation de l'outil Linkeasy, le terme d'"entreprise" disparaît au profit d'"organisme". Pas question par ailleurs d'utiliser le fichier constitué à des fins commerciales. La Cnil et l'éthique politique l'interdisent formellement. Ce qui n'empêchera pas l'équipe du candidat Chevènement d'exploiter la base de contacts à tout moment de sa campagne présidentielle et en préparation des élections législatives. Quant à Linkeo, rien n'empêche contractuellement l'éditeur de travailler pour le compte d'autres postulants à l'Elysée. La seule recommandation étant, si ce devait être le cas, de ne pas dédier les mêmes personnes à des candidats différents.

 
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Muriel Jaouën

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